SONJA EST LIBRE !

Publié: novembre 14, 2013 dans Uncategorized

Ce 12 novembre Sonja a enfin été remise en liberté après un procès de plus d’un an et 26 mois de prison ! Sa remise en liberté s’accompagne cependant d’une sentence lourde de sens : le tribunal l’a condamnée ce même jour à 3 ans et demi de prison pour des attaques n’ayant causé que des dégâts matériels à la fin des années 1970, et ceci sur la base d’un témoignange acquis sous la torture… Nous ne pouvons que nous réjouir de la sortie de Sonja et continuer d’enrager pour les deux ans qu’ils lui ont fait endurer !

appel caravane 12-11

Le 14 septembre 2013, mobilisons-nous partout pour protester contre la
légitimation de la torture dans le procès de Sonja Suder et pour sa
libération

Le 14 septembre 2011, Sonja et son ami Christian ont été extradés par la
France pour être remis aux flics allemands et emprisonnés. Christian a été
libéré depuis mais Sonja reste en prison. Ils avaient quittés l'Allemagne
en 1978, lorsqu'au lendemain d'une féroce répression des mouvements
révolutionnaires toute personne engagée dans la contestation radicale
pouvait craindre d'être la cible de la vengeance d'Etat.
Depuis deux ans, Sonja est emprisonnée en préventive au quartier de haute
sécurité de la prison de Francfort-Preungesheim ; depuis un an, elle subit
un procès basé sur deux témoignages : l'un obtenu d'un repenti contre une
diminution de peine, l'autre délivré sous la torture en 1978 par un homme
soupçonné d'appartenir aux Cellules Révolutionnaires (RZ). Si le repenti
Hans-Joachim Klein a témoigné sans vergogne devant la cour de Francfort
pour livrer la énième version d'un témoignage rempli d'incohérences et de
contradictions (que la juge trouve bon de retenir tout de même), Hermann
F. a en revanche toujours contesté les éléments figurants dans les
interrogatoires qu'il a subis : ils ne sont que le résultat de quatre mois
de torture hors de tout cadre procédural. Après un très grave accident, il
a été interrogé dès la sortie d'une opération d'amputation de ses deux
jambes et d'énucléation de ses deux yeux. La douleur, le traumatisme, les
médicaments, l'isolement, la confusion, la désorientation ont été
exploités par les flics pour lui faire remplir 1300 pages de déclarations
contraintes. Détenu illégalement dans un commissariat, sans avocat, sans
assistance, soudainement aveugle et lourdement handicapé, ce qu'il a subi
n'a qu'un nom : la torture.
Le 13 août 2013, le tribunal de Francfort a fait procéder à la lecture de
ces comptes-rendus d'interrogatoires subis par Hermann en 1978, et il va
poursuivre cette lecture durant les prochaines audiences. Sonja, à 80 ans,
plus de 35 ans après les faits qui lui sont reprochés, risque d'être
condamnée sur la base de ces déclarations dont l'utilisation est une
légitimation par la justice des pratiques de torture des flics.
Sonja est poursuivie par la police et la justice allemandes depuis la fin
des années 1970. Soupçonnée d'avoir appartenu aux Cellules
Révolutionnaires, son procès concerne trois attaques qui n'ont causé que
des dégâts matériels limités en 1977 et 1978 : contre l'entreprise MAN qui
collaborait à la construction d'armement atomique pour l'Afrique du Sud
(au temps de l'Apartheid), contre l'entreprise KSB qui construisait des
pompes pour les centrales nucléaires ; et sur le château d'Heidelberg
contre la politique de gentrification. Elle est également soupçonnée
d'avoir participé à la préparation logistique de l'attaque contre l'OPEP à
Vienne en 1975.
Aujourd'hui, en lui faisant subir la détention, le procès, la menace de
finir sa vie en prison, l'Etat fédéral ne vise pas seulement Sonja : il
veut liquider une histoire révolutionnaire et imposer avec force l'idée
qu'on ne peut se rebeller impunément. La condamnation de Sonja sera celle
de la révolte : en refusant de se soumettre et de parler, elle continue à
dénoncer l'Etat et sa mascarade judiciaire. Sa condamnation sera aussi
celle de tout mouvement révolutionnaire. L'incarcération de Sonja est un
épouvantail qui doit servir à effrayer toutes celles et ceux qui luttent
aujourd'hui. Ce n'est pas d'une femme de 80 ans dont ils veulent se
débarrasser, c'est de toutes celles et ceux qui auraient, comme elle, la
volonté de ne pas se soumettre.

SONJA DOIT ÊTRE LIBÉRÉE IMMÉDIATEMENT !
POUR UNE MOBILISATION INTERNATIONALE LE 14 SEPTEMBRE 2013 !

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Internationaler Aufruf
ZWEI JAHRE KNAST SIND ZWEI JAHRE ZUVIEL!

Am 14. September 2013 mobilisieren wir international gegen die Legitimation von Folter im Prozess von Sonja Suder und für Sonjas Freiheit!

Am 14. September 2011 sind Sonja und Christian von Frankreich nach Deutschland
ausgeliefert und von Bullen in den Knast gesteckt worden. Christian ist inzwischen
frei, doch Sonja ist immer noch im Knast.  Die beiden hatten Deutschland 1978
verlassen, mitten im Deutschen Herbst, als alle Personen mit radikalen Ansichten
fürchten mussten, das Ziel staatlicher Rache zu werden.
Seit zwei Jahren wird Sonja im Hochsicherheitsknast von Frankfurt-Preungesheim festgehalten; seit einem Jahr wird ihr der Prozess gemacht,
der auf zwei Zeugenaussagen beruht:

Der eine belastet sie, um Kronzeugenrabatt zu erhalten, der zweite Zeuge wurde 1978
gefoltert, da er verdächtigt wurde, zu den Revolutionären Zellen (RZ) zu gehören.

Der Kronzeuge Hans-Joachim Klein hatte die Unverschämtheit, vor dem Frankfurt
Landgericht eine weitere Version seiner Aussagen voller
Widersprüche und Zusammenhangslosigkeiten zu erzählen (die die Richterin trotzdem
gut findet).

Hermann F. dagegen hatte seine belastenden Äußerungen später
zurückgenommen: Sie waren das Ergebnis von vier Monaten Folter: Direkt nach einem
schweren Unfall, nach der Amputation der Beine und der
Entfernung seiner Augen wurde er verhört. Sein Zustand unter
Schmerzmitteln und traumatisiert nutzten die Bullen für ein 1300 Seiten langes
Protokoll seiner Äußerungen. Ein Mensch in Polizeigewahrsam und ohne Rechtsanwalt,
der plötzlich erblindet ist und schwer gehandikapt. Was er erlitten hat, verdient
nur einen Namen: Folter.

Am 13. August 2013 hat das Frankfurter Landgericht nun die
Folterprotokolle verlesen. Der 80 Jahre alten Sonja droht - mehr als 35 Jahre nach
den Taten, die ihr vorgeworfen werden - die Verurteilung auf Basis dieser
Erklärungen, deren Verwendung die Rechtfertigung von Folter durch die Bullen
bedeutet.

Sonja wird von der deutschen Polizei seit dem Ende der 70er Jahre verfolgt und
verdächtigt, Mitglied der Revolutionären Zellen gewesen zu sein. Die Anklage umfasst
drei Brandanschläge im Jahr 1977, die nur begrenzten Sachschaden anrichteten: Ein
Anschlag zielte auf das Unternehmen MAN, das an der Produktion von Atomwaffen für
Südafrika (während der Apartheid) verdiente, ein Anschlag auf das Unternehmen KSB,
das noch heute Pumpen für Atomkraftwerke herstellt; und ein Anschlag richtete sich
auf das
Heidelberger Schloss, aus Protest gegen die städtische Abrisspolitik. Sonja wird
außerdem verdächtigt, 1975 logistische Hilfe für den Angriff auf die OPEC-Konferenz
in Wien geleistet zu haben.

Heute zielt der Staat mit der Drohung, lebenslanger Haft nicht nur auf Sonja: Er
will ein Stück revolutionäre Geschichte liquidieren und er will zeigen, dass man
nicht ungestraft aufbegehren kann.

Die Verurteilung von Sonja ist eine Verurteilung der Revolte insgesamt: Wer sich
nicht unterwirft und wer sich weigert, auszusagen. Sonjas Verurteilung wird daher
einer ganzen revolutionären Bewegung gelten. Die Inhaftierung von Sonja dient zur
Abschreckung all derer, die heute kämpfen. Es geht nicht nur um eine 80 Jahre alte
Frau, sondern um alle, die wie sie den Willen haben, sich nicht zu unterwerfen.

FREIHEIT FÜR SONJA JETZT SOFORT!

FÜR EINE INTERNATIONALE MOBILISIERUNG ZUM 14. SEPTEMBER 2013!

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¡14 septiembre, movilización internacional por Sonja Suder!

¡DOS AÑOS DE CÁRCEL, SIGNIFICA DOS AÑOS DE MÁS!

El 14 de septiembre de 2013, movilicémonos por todas partes para protestar contra la legitimación de la tortura en el juicio de Sonja Suder y por su liberación.

El 14 de septiembre de 2011 Sonja y su compañero Christian fueron extraditados por Francia y entregados a los maderos alemanes para que les encarceralaran. Christian fue liberado entonces, pero Sonja sigue en prisión. Se fueron de Alemania en 1978 al día siguiente de una feroz represión contra el movimiento revolucionario , por pertenecer al ámbito radical eran susceptibles de ser objetivo de la venganza del Estado. Desde hace dos años Sonja se encuentra en prisión preventiva en el módulo de alta seguridad de Frankfurt-Preungesheim, y desde hace uno se la juzga en un proceso basado en dos testimonios: uno obtenido de un arrepentido a cambio de una disminución de condena, y el otro conseguido bajo tortura en 1978 por un hombre acusado de pertenecer a Células Revolucionarias (RZ). Mientras el arrepentido Hans-Joachim Klein ha testificado sin escrúpulos en el tribunal de Frankfurt para dar la enésima versión de un testimonio plagado de incoherencias y de contradicciones (que el juez no tiene problema en aceptar), Herman F. sin embargo se ha mantenido siempre en lo que declaró en los interrogatorios a los que fue sometido: que son el resultado de cuatro meses de torturas fuera de todo marco legal. Tras un gravísimo accidente, fue interrogado justo después de la operación donde le amputaron las dos piernas y le extirparon ambos ojos. Los maderos utilizaron el dolor, el traumatismo, los medicamentos, el aislamiento, la confusión y la desorientación para rellenar 1300 páginas de declaración forzosa. Detenido ilegalmente en una comisaria, sin abogado, sin asistencia médica, repentinamente ciego y gravemente disminuido, lo que sufrió sólo tiene un nombre: tortura.

El 13 de agosto de 2013, el juzgado de Frankfurt ha procedido a la lectura de los informes de los interrogatorios de Hermann del año 1978, y van a continuar en las siguientes sesiones. Sonja tiene 80 años, han pasado más de 35 años de los hechos de los que es acusada, y puede ser condenada en base a esas declaraciones cuya utilización es una legitimación por parte de la justicia de las prácticas de tortura policiales.

Sonja es perseguida por la policía y por la justicia alemanas desde finales de los años 70. Es sospechosa de haber pertenecido a Células Revolucionarias y se la juzga por tres ataques que causaron sólo daños materiales entre 1977 y 1978: contra la empresa MAN que participaba en la construcción de armamento atómico para Sudáfrica (en tiempos del Apartheid), contra la empresa KSB que fabricaba bombas para centrales nucleares y del ataque al castillo de Heidelberg contra la política de gentrificación. Además se la acusa de haber participado en la preparación logística del ataque contra la OPEP en Viena el año 1975.

Actualmente, sometida a la detención, al juicio, a la amenaza de acabar su vida en prisión, el Estado federal no tiene sólo a Sonja cmo objetivo; quiere liquidar una historia revolucionaria e imponer con fuerza la idea de que es imposible rebelarse impunemente. La condena de Sonja será también la de la rebeldía: rechazando someterse y declarar, sigue denunciando al Estado y su farsa judicial. Su condena será también la de todo movimiento revolucionario. El encarcelamiento de Sonja es un fantasma que pretende amedrentar a quienes luchan en el presente. No se trata de una mujer de 80 años de la que se quieren librar, sino de todos aquellos y aquellas que tienen la voluntad de no someterse.

¡SONJA DEBE SER LIBERADA INMEDIATAMENTE!
¡POR UNA MOVILIZACIÓN INTERNACIONAL EL 14 DE SEPTIEMBRE DE 2013!

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Two years in jail, it’s two years too much !

September the 14th of 2013, let’s all mobilize everywhere to protest against legitimization of torture in Sonja Suder ‘s trial and for her liberation.

September the 14th of 2011, Sonja and her friend Christian have been extradited by France to be given to german cops and jailed. Christian has been freed since but Sonja is still in jail. They left Germany in 1978 when, after a fierce repression of revolutionary movements, every person involved in the radical protest could fear being the target of State revenge.

For two years, Sonja has been in custody in high-security district of the prison Francfort-Preungesheim ; for a year she’s been induring a trial grounded on two testimonies : one from a penitent given against a remission, the other given under torture in 1978 by a man suspected to belong to the Revolutionary Cells (RZ). If the penitent Hans-Joachim Klein testified without shame in the Francfot court to give the umpteenth version of a testimony full of non-sense and contradictions (that the judge thinks worth considering anyway), Hermann F., on the contrary, always protested against the elements standing in the cross-examination he has been through : these elements are just the result of four months of torture outside of any procedural frame.

After a very serious accident he was cross-examinated just after he was legs-amputated and enucleated of both eyes. Pain, trauma, drugs, isolation, confusion, disorientation have been exploited to make him fill 1300 pages of forced declarations. Illegaly detained in a police station without a lawyer, without any help, suddenly blind and seriously impaired, what he has been through can be only called torture.

The 13th of august 2013, the Francfort court began the reading of these cross-examinations reports which Hermann has been subjected to in 1978. These reading is to be continued in the next sessions. The 80-years-old Sonja, more than 35 after the fact she’s accused of, could be sentenced on the ground of these declarations which use is legitimization of police torture by court.

Sonja has been prosecuted by german police and justice since the end of 1970’s. Suspected of having belonged to the Revolutionary Cells, her trial is about three attacks which have only caused limited material damages in 1977 and 1978 : against M.A.N. who contributed to atomic armament for South Africa (during Apartheid) ; against KSB who built pumps for nuclear power plants ; and on the Heidelberg castle to protest against gentrification. She’s also suspected having taken part to the logistic organization of the attack against OPEC in Vienna in 1975.

Today, by making her undergo jail, trial, threat of ending her life in jail, the federal State doesn’t aim only at Sonja. The State wants to get rid of a revolutionary history and make people sure that you can’t protest with impunity. Sonja’s sentence will be rebellion’s sentence : by refusing to be put down and to talk she’s still accusing State and its justice carnival. Sonja’s incarceration will be a scare-crow which is used to scare all those who fight today. It’s not a 80-years-old woman they want to get rid of, they want to get rid of all those who, like her, could have the will not to be submitted.

Sonja must be freed at once ! For an international mobilization on september the 14th !

Après un an de procès et deux ans d’emprisonnement pour Sonja, le tribunal de Francfort a enfin dû reculer d’un pas. Lors de l’audience du 6 août, deux points essentiels ont été abordés : la citation comme témoins d’Hermann et de Sibylle.

Depuis le début du procès, la défense tente de faire reconnaître la menace sur l’état de santé d’Hermann (notamment la réactivation du traumatisme) que constituerait sa comparution devant ce tribunal et tente de faire reconnaître l’usage de la torture employée en 1978 pour lui extorquer des déclarations. Pour rappel, Hermann a été interrogé cette année-là durant quatre mois interrompus, dès le lendemain d’une opération d’amputation des deux jambes et d’énucléation des deux yeux, en isolement total, sans l’assistance d’un avocat, et hors de tout cadre légal. L’accusation demande la citation comme témoin d’Hermann pour qu’il réponde sur ces déclarations (qu’il a dénoncées et contestées dès qu’il a pu) : cela signifie la légitimation de ces méthodes d’interrogatoire et la validation de la torture.

Ce 6 août, le tribunal a reconnu que la citation comme témoin d’Hermann pourrait peut-être lui causer des dommages irrémédiables. Pour l’instant la juge renonce à sa citation. Mais elle peut encore décider de nommer un nouvel expert pour prendre une décision définitive. Et surtout, elle peut renoncer à la présence d’Hermann mais utiliser les déclarations de 1978 obtenues sous torture ! Son recul n’est donc qu’une demi-victoire. Le combat pour faire reconnaître l’irrecevabilité de ces interrogatoires de 1978 va se poursuivre. Il faut absolument empêcher une probable lecture des comptes-rendus !

Pour obtenir d’autres informations sur ces déclarations, le tribunal a demandé la citation comme témoin de l’ex-compagne d’Hermann, Sibylle. Parce qu’elle a refusé de témoigner dans un procès qui exploite la torture, le silence de Sibylle a été condamné de quatre mois de prison : le régime du Beugehaft permet en Allemagne d’emprisonner un témoin pour le convaincre de parler ! La détermination de Sibylle a montré que la prison ne suffirait jamais à lui faire participer aux odieux travaux de cette cour : ce 6 août, sa détermination a forcé la juge à prononcer sa libération.

RÉSUMÉ PROCÈS avril-juillet

Publié: juillet 14, 2013 dans Uncategorized

Lors de l’audience du 9 avril 2013, la juge a décidé de disjoindre les affaires de Christian et de Sonja : les problèmes de santé de Christian ne lui permettent pas de suivre le procès. Pour autant, les poursuites contre lui ne sont pas abandonnées.

Sibylle, qui avait déjà été convoquée devant la cour en octobre et condamnée à une amende pour refus de témoigner, a dû se présenter à nouveau ce 9 avril. Au début des années 1980, Sibylle avait été condamnée lors de son propre procès sur la base des déclarations extorquées sous torture à son ex-compagnon Hermann Feiling. Elle refuse d’être à nouveau confrontée à des déclarations obtenues de la sorte et qui ont été démenties par Hermann. Elle refuse donc de témoigner.

La juge utilise alors la procédure du « beugehaft » qui permet d’envoyer un témoin en taule pendant six mois pour le contraindre à parler. Sibylle est menottée pendant l’audience et emmenée directement à la prison de Preungesheim. La même prison où Sonja se trouve en quartier de sécurité renforcée.

La déclaration de Sibylle est disponible ici :

Déclaration de Sibylle S. lors de son arrestation

Tandis que c’est désormais la libération de Sonja et de Sibylle qu’il faut exiger, les audiences se poursuivent. Des pièces ne sont pas fournies à la défense, des flics continuent à se succéder pour faire étalage de leur amnésie, à bout de ressources la juge fait témoigner un journaliste du taz qui ne veut rien déclarer de plus que ce que contient son article. Et la citation d’Hermann Feiling comme témoin reste le point crucial pour elle.

Fin mai, un médecin, le Dr Haag, est appelé à se prononcer sur la compatibilité de l’état de santé d’Hermann avec une citation devant la cour. Il s’avère que ce médecin n’a aucune formation en traumatologie, qu’il n’a pas lu le dossier médical et qu’il n’a pas vu Hermann (Hermann refuse d’être ausculté, évalué par quelqu’un qui n’a aucune compétence pour apprécier son état). Jusqu’au début du mois de juillet, l’accident et le traumatisme subis par Hermann, son état de santé actuel et les conséquences qu’aurait le fait de lui faire revivre ses quatre mois de torture sont au centre des débats.

Malgré l’avis de spécialistes en traumatologie et malgré le manque de compétence flagrant du seul médecin qui se prononce pour la citation comme témoin, la juge a décidé qu’Hermann devait se présenter le 6 août.

Non seulement il est passé outre l’état de santé d’Hermann, non seulement l’épreuve traumatique est niée, mais en plus reprendre les déclarations d’un témoin obtenues sous torture est une légitimation de la torture ! Pourquoi les flics se priveraient-ils désormais de torturer allègrement si toutes les déclarations obtenues de la sorte peuvent servir lors des procès ?

La juge Stock a déjà fait l’objet d’une mise à l’index pour avoir légitimé l’usage de la torture dans une autre affaire. Ses convictions n’ont pas flanché pour autant.

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NON A LA TORTURE – NON A LA CITATION COMME TEMOIN D’HERMANN F.

Hermann a été grièvement blessé et brûlé en 1978. Interrogé dès le lendemain d’une opération durant laquelle il a été énucléé des deux yeux et amputé des deux jambes, séquestré et maintenu à l’isolement durant quatre mois sans mandat d’arrêt par la police, il s’est vu extorquer durant quatre mois des déclarations qu’il a contestées dès qu’il a retrouvé les moyens d’une parole libre.  Dans le procès contre Sonja et Christian, le tribunal prétend aujourd’hui utiliser les 1300 pages de déclarations rassemblées par les bourreaux en col blanc, et veut faire citer Hermann comme témoin.

La juge Stock fait citer Hermann Feiling pour l’audience du 6 août 2013, après qu’un pseudo-expert, sans aucune qualification en matière de traumatologie et qui n’a pas même aperçu Hermann, ait déclaré qu’il était en état de témoigner. Lors de l’audience du 5 juillet, Haag, ce médecin, a dit ne pas avoir consulté les documents relatifs aux opérations subies par Hermann en 1978 (après l’accident qui lui a coûté les deux yeux et les deux jambes). Ils sont pourtant des pièces essentielles du dossier médical. L’absence de qualification, l’absence de consultation et l’absence d’informations n’ont cependant pas empêché Haag de se faire une opinion sur l’état de santé d’Hermann. Devin le médecin ? On en doute fort, surtout lorsque l’on sait l’ampleur des difficultés qu’une telle comparution engendrerait pour Hermann.

La juge refuse aujourd’hui de prendre en compte l’avis émis par une médecin psychothérapeute spécialiste en thérapie des traumatismes psychiques et préfère s’en remettre à l’opinion infondée de Haag, bien plus conforme à ses attentes.

La situation semble incroyable : des déclarations soutirées dans des conditions de torture à un homme très gravement blessé peuvent, trente-cinq ans plus tard, être à nouveau considérées comme des éléments à charge dans un procès. En faisant comparaître Hermann, la cour de Francfort légitime des interrogatoires qui se sont déroulés non seulement sous la torture mais aussi en dehors de tout cadre légal concernant les lieux de détention, l’absence d’avocat, l’absence de mandat d’arrêt.

En convoquant Hermann en plein été, la juge Stock mise sur notre démobilisation. Donnons-lui tort en nous rendant à l’audience du 6 août.

Freiheit

Blick zurück nach vorn, sorti en allemand en juin 2013, regroupe des textes sur les mouvements révolutionnaires et les luttes sociales en Allemagne, sur les RZ et Rote Zora et sur les déboires judiciaires de Sonja, Christian et Sibylle.

La traduction en français est en cours !

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TEXTE ZUM PROZESS GEGEN SONJA UND CHRISTIAN UND ZUR GESCHICHTE DER RZ UND ROTEN ZORA

INHALT: Sonja und Christian, unsere Leute? +++ Halbzeit – ein Rückblick auf den bisherigen Prozessverlauf +++ Was soll das alles? Eine politische Einschätzung zum Prozess +++  Die Folterfrage, eine verborgene Prozessagenda +++   … Schweigen ist Gold, zu Aussage-verweigerung und Beugehaft +++ H.-J. Klein: Militarist, Denunziant und Kronzeuge der Anklage gegen Sonja S. +++ Antiimperialismus und soziale Revolution. Die Praxis der RZ in den 1970er und frühen 1980er Jahren +++ Alle Tage Sabotage. Subversiver Kampf in der Anti-AKW-Bewegung +++ Militanter Feminismus – die Rote Zora +++ Flüchtlingskämpfe, Rassismus und Militanz. Antirassistische Interventionen von RZ und Roter Zora 1985 bis 1994.

Die Broschüre ist in gut sortierten Infoläden erhältlich!!!

Toutes les audiences

Publié: juillet 10, 2013 dans Uncategorized

Pour chaque audience du procès, un compte-rendu est rédigé et traduit. L’ensemble est disponible sur le très actif blog Linter :

http://linter.over-blog.com/pages/Actualite_du_proces_C_GAUGER_et_S_SUDER_Une_page_pour_sinformer_et_se_mobiliser-8489405.html

Sibylle S. a été citée comme témoin dans le procès contre Christian Gauger et Sonja Suder une première fois en octobre 2012. Trente-cinq ans après les faits, elle a refusé d’endosser le rôle de témoin dans cette mascarade, et refusé d’entériner la torture employée contre son ex-compagnon. Elle a été condamnée à une amende, puis convoquée devant le tribunal à nouveau le 9 avril 2013. Réitérant son refus, elle a été arrêtée en pleine audience. On lui a passé les menottes et on l’a directement conduite en prison où, depuis cette date, son silence est condamné arbitrairement, sans aucune forme de procès : le « beugehaft » permet une détention jusqu’à six mois pour amener un témoin à répondre aux questions qu’il refuse. Pour le tribunal, la peine s’impose par le fait que Sibylle est la seule témoin qui permettrait de ne pas recourir aux témoignages obtenus sous la torture !

Déclaration de Sibylle S.

Il y a 30 ans, j’ai été condamnée par le tribunal de Francfort sur les seules déclarations de mon ancien fiancé Hermann Feiling, déclarations que je n’ai pas été la seule à l’époque à considérer comme irrecevables.

Hermann a été très grièvement blessé lors d’une explosion dans son appartement après qu’un engin explosif destiné au consulat argentin de Munich a explosé prématurément- c’était en 1978 et c’était la Coupe du monde de football en Argentine, à l’époque de la dictature. Après qu’il ait perdu ses deux yeux et après qu’il ait été amputé des deux jambes juste au-dessous du bassin, 24 heures ne s’étaient pas écoulées que commençaient déjà les interrogatoires par les services du procureur et la police. Cela s’est poursuivi jusqu’en octobre 1978, et Hermann a été maintenu dans des casernements de la police pour ça (!) – et tout ceci sans qu’aucun mandat d’arrêt n’ait été émis.

Dans un article du « Spiegel », on pouvait lire le 24 novembre 1980 : « Les moyens utilisés par les enquêteurs et les procureurs pour asseoir la base de leurs accusations, et la raison pour laquelle la cour organise ce procès, représentent le pire moment dans l’histoire judiciaire ouest-allemande. »

Cette opinion a été autrefois largement partagée et nous avons connu durant le procès en 1980-1982 une très forte solidarité.

Malgré tout cela, j’ai été condamnée sur la base de ces déclarations. Depuis 30 ans, je vis maintenant avec Hermann, mon mari et ma famille. Et nous étions parvenus à organiser une vie plus calme et plus stable, bien quHermann souffre en plus du fardeau de la cécité et de l’amputation, et que de graves crises d’épilepsie mettent sa vie en danger.

Le danger toujours présent de ces crises est aussi la raison pour laquelle, pendant 30 ans, nous n’avons pas parlé avec lui de ses interrogatoires et de ses déclarations de 1978. J’ai laissé les choses en l’état, afin de ne pas mettre en danger sa santé, ayant vécu chez lui des crises qui étaient si violentes qu’elles mettaient directement sa vie en danger. Aujourd’hui, dans le procès en cours, on me refuse le droit de me taire. Si j’ai bien compris, étant novice en matière juridique, une éventuelle irrecevabilité des déclarations d’Hermann n’aurait été qu’une erreur dans le précédent procès, qui n’aurait rien à voir avec mon obligation actuelle de témoigner. Je ne comprends pas. Cette erreur dans la procédure constituait le point central du jugement à mon encontre. Et plus encore, il s’agissait de violation grave des droits de l’homme, qui pourrait permettre aujourd’hui de saisir la Cour européenne de justice.

Ce n’était pas ma décision et pas du tout celle de Hermann de réveiller des faits vieux de 34 ans. Mais si le tribunal de Francfort l’a décidé, ce qui devrait être l’objet de ce procès, c’est avant tout comment la police et la justice ont traité Hermann en 1978. C’est ce qui fait l’essence de mes « convictions » – le Parquet m’avait désignée à l’époque comme “Gesinnungstäterin” (dont le délit dépasse la conviction politique)– et de mon attitude dans ce procès.

Ma décision de me taire n’a rien à voir avec l’envie ou l’humeur du moment, comme l’avait dit la Présidente du tribunal. J’ai longuement réfléchi, surtout parce que cela ne concerne pas que moi, mais aussi ma famille et la vie avec Hermann. Et cette décision, ce n’est pas moi qui la prends, mais le tribunal.

J’ai décidé de ne plus faire aucune autre déclaration dans ce procès.

Sibylle S.

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